Informations générales

Syndrome post-COVID, Covid long, Long Covid, séquelles post-aiguës du Covid-19. 

De quoi s’agit-il ?

Il s’agit d’une affection décrivant un ensemble de symptômes persistants suite à une infection au virus du Covid-19. 

Le terme post-COVID est également parfois utilisé pour désigner la période post-hospitalisation ou post-infection au virus du SARS-CoV-2 qui nécessite parfois dans les cas sévères un séjour de réadaptation.  

Ce site est dédié au syndrome post-COVID, Covid long, long Covid, ou séquelles post-aiguës du SARS-CoV-2.

Comment savoir si je souffre de post-COVID ?

Si vous avez eu une infection au virus du Covid-19 depuis plus de trois mois et que vous avez encore des symptômes persistants, ces symptômes peuvent être dus au post-COVID. Le 6 octobre 2021, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis une nouvelle définition du post-COVID, également appelé long Covid ou Covid long. Il s’agit d’un diagnostic posé généralement trois mois après une infection au virus du Covid-19, avec des symptômes qui durent au moins deux mois et qui sont pas expliqués par un autre diagnostic. En général et en l’absence d’une réinfection, les personne souffrant du post-covid ne sont plus contagieuses au-delà de leur période d’isolement. 

Quels sont les symptômes du post-COVID ?

Les symptômes du post-COVID sont multiples. L’affection peut se manifester le plus fréquemment par une fatigue intense ou un épuisement, un malaise post-effort, un essoufflement, une perte de goût ou de l’odorat, des douleurs articulaires ou musculaires, des troubles de la concentration, des maux de tête ou des symptômes d’anxiété. Pour en savoir plus, vous pouvez lire les informations sur ce site et en discuter avec votre médecin traitant.

Combien de temps durent les symptômes ?

Les symptômes du post-COVID s'améliorent en général, même s'ils peuvent fluctuer dans le temps. Il est impossible de donner une durée exacte du post-COVID.

Des études menées à Genève sur les symptômes persistants suite à une infection au virus du Covid-19 montrent les résultats suivants: 

A six semaines de la maladie, les différents symptômes trouvés sont :

  • la fatigue (14%),
  • la perte de goût ou de l’odorat (12%),
  • l'essoufflement (9%),
  • la toux (6%)
  • les maux de tête (3%). 

A sept à neuf mois de la maladie, les différents symptômes trouvés sont :

  • la fatigue (21%),
  • la perte de goût ou de l’odorat (16%),
  • l’essoufflement (12%),
  • les maux de tête (10%),
  • la difficulté à se concentrer ou la sensation de brouillard (6%),
  • la perte de mémoire (6%),
  • l’insomnie (6%),
  • les myalgies (6%),
  • les douleurs articulaires (3%),
  • les palpitations (3%),
  • une sensation d’oppression ou une douleur thoracique (3%),
  • les neuropathies (2%).

A douze mois, les différents symptômes trouvés sont :

•    La fatigue (16%)
•    la perte de goût ou de l’odorat (10%)
•    l’essoufflement (8.9%)
•    les maux de tête (9.8%)
•    la difficulté à se concentrer ou la perte de mémoire (7.4%) 
•    l’insomnie (8.9%)
•    les myalgies (7.3%)
•    les douleurs articulaires (2,9%)
•    les palpitations (3.8%)
•    une sensation d’oppression ou une douleur thoracique (6%)
•    les neuropathies (5.4%)
•    les vertiges (6.4%)
•    les symptômes digestifs (4%)
•    la toux (6.5%)

Le variant Omicron a une prévalence de symptômes post-COVID a 12 semaines de 11.7% contre 10.4% parmi le control (PCR négatif).

Chez les enfants, 12 semaines de la maladie, les différents symptômes trouvés sont : 

  • la fatigue (24%)
  • la perte de goût ou d’odorat (9%)
  • les douleurs abdominales (19%)
  • la difficulté à se concentrer (14%)
  • le nez qui coule (11%)
  • les douleurs musculaires (10%)
  • l'essouflement (6%)
  • les maux de tête (13%)
  • la constipation (5%)

D’autres symptômes sont aussi présents tels que les symptômes digestifs, les éruptions cutanées. Les études menées à Genève se poursuivent pour évaluer l’évolution dans le temps des symptômes persistants suite à une infection au virus du Covid-19. 
Les pourcentages indiqués se fondent sur nos études genevoises sur le post-COVID.

Liens des études

Prevalence of Symptoms More Than Seven Months After Diagnosis of Symptomatic COVID-19 in an Outpatient Setting

Longitudinal Evolution and Persistence in Outpatient Settings

One-year persistent symptoms and functional impairment in SARS-CoV-2 positive and negative individuals

Post-COVID condition after Omicron infection compared to negative controls 

A population-based serological study of post-COVID syndrome prevalence and risk factors in children and adolescents

 

Quel mécanisme déclenche le post-COVID ?

La pathophysiologie et les mécanismes derrière les symptômes persistants suite à une infection au virus du SARS-CoV-2 sont encore à l'étude. Certaines hypothèses portent sur une réaction immunitaire dérégulée à l'origine des symptômes persistants, d'autres sur une inflammation fluctuante dans le temps causée par des particules du virus ou le virus entier. D’autres évoquent des changements vasculaires ou de la paroi des vaisseaux sanguins entrainant la formation de microcaillot et qui seraient à l’origine de la persistance des symptômes. Toutes ces hypothèses sont encore à l'étude et à démontrer. 

En savoir plus: la Revue Médicale Suisse a publié le 1er février 2023 un article scientifique présentant la physiopathologie et le diagnostic du Covid long: «Post-Covid : nouveautés 2022 et prochaines étapes».

Auteures et auteurs: Dre Mayssam Nehme, Aurélie Ducrot, Pr Dominique Salmon et Pr Idris Guessous.

Quel test faire pour savoir si j’ai le post-COVID ?

Il est important de s’assurer du diagnostic initial, soit par une RT-PCR (test PCR dans le nez, gorge ou salive) ou un test antigénique positif durant la phase aiguë. En cas d’absence de test durant cette dernière, une sérologie détectant des anticorps pourrait indiquer une infection dans le passé. Cette sérologie est à réaliser au moins 3 semaines à 1 mois après la phase aiguë pour être sensible ; chez les individus ne souffrant pas de maladies affectant leur système immunitaire, il est rare de ne pas avoir une trace sérologique après la phase aiguë. Il n’existe pas de test spécifique pour diagnostiquer le post-COVID. Le diagnostic est clinique et se base sur la persistance de symptômes à 12 semaines après une infection au SARS-CoV-2.

Et si je n’ai pas d’anticorps ? 

En cas de réaction sérologique négative, en particulier si les tests ont été réalisés dans un laboratoire externe sans informations détaillées, les tests sont à répéter sur prescription médicale dans un laboratoire de référence (par exemple aux Hôpitaux universitaires de Genève).

Et les tests cellulaires ? 

Ces tests détectent une réponse cellulaire contre différents virus. Ces tests peuvent être positifs chez les patientes et patients non exposés au virus du Covid-19 en raison probablement de réactions non spécifiques ou de réactions croisées avec d’autres coronavirus. Ces tests ont une spécificité limitée, ne sont pas standardisés et ne sont donc pas recommandés.

Suis-je à risque du post-COVID ?

Toute personne peut développer des symptômes persistants suite à une infection par le SARS-CoV-2, indépendamment de la sévérité de la phase aiguë ou de l’âge de la personne. Les études réalisées aux HUG montrent une association entre le genre féminin, le nombre de symptômes dans la phase aiguë et un risque plus élevé de persistance de symptômes à long terme. En revanche, la vaccination est associée à un risque diminué de développer un post-COVID.

Comment me protéger contre le post-COVID ?

A l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement ni de mesures préventives contre le post-COVID. La meilleure façon pour éviter des symptômes persistants est d’éviter l’infection en suivant les recommandations de santé publique. 

Dois-je me faire vacciner ?

La vaccination contre le COVID-19 protège toute la population, particulièrement les personnes vulnérables, et réduit les complications. Si le COVID-19 est bénin chez la plupart des adultes et des jeunes en bonne santé, il peut parfois être grave, long, ou laisser des séquelles. La vaccination réduit le risque de symptômes persistants. Une étude menée auprès de 1.2 millions de personnes, montre que le risque de symptômes persistants à 28 jours d’une infection est deux fois plus élevé chez les personnes non-vaccinées que chez celles vaccinées. Ceci indique potentiellement que le vaccin peut agir en prévention des symptômes post-COVID malgré une infection. De même, les études sur la cohorte post-COVID de Genève ont montré que les personnes vaccinées présentaient moins de symptômes que celle non vaccinées, y compris après une infection par le variant Omicron BA.1/BA.2.

Chez les personnes souffrant de symptômes post-COVID et qui se font vacciner par la suite, les symptômes ont tendance à rester stables post-vaccination (72% des cas), pourraient s'améliorer dans 23% des cas et s'aggraver temporairement dans 5% des cas. La vaccination n'est pas un traitement des symptômes post-COVID mais peut agir en prévention pour diminuer le risque du post-COVID ainsi que le risque de nouvelles infections.

Il appartient à chacun de choisir les risques auxquels il s'expose. Pour plus d'informations, vous pouvez consulter notre page web sur la vaccination
 

Suis-je à risque d’une nouvelle infection ?

Avec les nouveaux variants du virus, le risque d’une nouvelle infection existe. La réinfection semble augmenter le risque de développer un post COVID. Le meilleur moyen actuel pour réduire le risque d’une nouvelle infection reste le respect des recommandations de santé publique et la vaccination.

Quels facteurs soulagent ou aggravent les symptômes ?

A l'heure actuelle, les études n'ont pas pu démontrer les facteurs qui peuvent déclencher, aggraver ou améliorer les symptômes du post-COVID. Chaque personne ressent une évolution de ses symptômes selon son vécu personnel. Le stress peut déclencher certains symptômes et ralentir la récupération. En règle générale, nous vous conseillons du repos et le “pacing”, ou respect de la réserve d’énergie quotidienne. Un des principes de récupération du post-COVID reste l’approche interdisciplinaire pour prendre en charge plusieurs symptômes à la fois et leur impact sur le quotidien pour aider les personnes atteintes à planifier, prendre leur temps et prioriser.