Réaction immunitaire, de quoi s’agit-il ?

Une des hypothèses visant à expliquer la pathophysiologie des symptômes persistants post-COVID est une dérégulation de la réaction immunitaire face au virus. Certaines études ont mis en évidence la persistance d’auto-anticorps chez les patients atteints de post-COVID. 

Réaction inflammatoire, de quoi s’agit-il ?

Une des hypothèses visant à expliquer la pathophysiologie des symptômes persistants post-COVID est une dérégulation de la réaction inflammatoire. Des études ont montré une augmentation des marqueurs inflammatoires appelés cytokines et interférons. Cette hypothèse s'appuie sur le fait que les cytokines sont élevées dans la phase aiguë de la maladie (premiers dix jours) et qu'un état inflammatoire persiste dans la phase post-aiguë (2e à 4e semaine). 

Changement dans les parois des vaisseaux sanguins, de quoi s’agit-il ?

Une des hypothèses repose sur une inflammation locale ou une atteinte de la paroi des vaisseaux sanguins. Des études ont mis en évidence la présence de microcaillots réesultant possiblement des lésions de la paroi des vaisseaux. 

Récepteurs ACE2, de quoi s’agit-il ?

Les récepteurs ACE2 présents dans plusieurs organes du corps semblent être la porte d’entrée du virus Covid-19 dans les cellules. Une invasion directe ou indirecte du virus pourrait être à l’origine de multiples symptômes du post-COVID.

Histamines, de quoi s’agit-il ?

Une des hypothèses visant à expliquer la pathophysiologie des symptômes persistants du post-COVID est une intolérance à l'histamine ou un taux élevé d'histamines dans le corps. Cette hypothèse se rapproche du diagnostic de syndrome d'activation mastocytaire (MCAS ou SAMA). Ce syndrome bien défini a des critères clairs de diagnostic et doit être discuté avec votre médecin traitant.

Et le traitement en cas de MCAS ou SAMA ?

En cas de syndrome d’activation mastocytaire, une discussion avec votre médecin est nécessaire. Les antihistaminiques sont le traitement de première intention. Un régime faible en histamines est proposé par certains experts de cette pathologie. Un essai thérapeutique de régime alimentaire peut être essayé selon les cas, sans recommandation générale disponible à ce sujet. Il est aussi important d'équilibrer les bénéfices et inconvénients de chaque intervention, certains de ces régimes étant assez limitatifs et vous privant de nutriments essentiels. Ces régimes doivent être suivis en accord avec un professionnel de la santé.

Le microbiote, de quoi s’agit-il ?

Une étude récente sur un petit échantillon (106 personnes) a mis en évidence que les patient post-COVID présente une altération de leur microbiote, et que le profil du microbiome intestinal est associé à différents symptômes. Ces résultats ouvrent une piste de recherche sur l'association du microbiote et le développement d'un post-COVID. Cependant, plus d'études sont nécessaires pour confirmer ces observations.

Encéphalomyélite myalgique ou Syndrome de fatigue chronique, de quoi s’agit-il ?

Les symptômes post-COVID si persistants sur une période au-delà de 6 mois et après avoir exclu d’autres causes pourraient remplir les critères du syndrome de fatigue chronique et s’intégrer dans cette même pathologie. La différence actuelle entre le post-COVID et le syndrome de fatigue chronique est dans l’identification du virus déclencheur qui mène aux symptômes persistants, ce qui n’est pas toujours le cas avec le syndrome de fatigue chronique. Ce syndrome est caractérisé par :

  • Une réduction importante de la capacité fonctionnelle durant au moins 6 mois, accompagnée de fatigue souvent profonde qui est nouvelle.
     
  • Un malaise post-effort avec une aggravation des symptômes suite à un effort intellectuel ou physique même léger et qui aurait pu être toléré avant le début des symptômes.
     
  • Un sommeil non-réparateur

En plus s’ajoute au moins un des critères suivants pour le diagnostic de syndrome de fatigue chronique :

  • Troubles cognitifs (de concentration ou tâches exécutives)
     
  • Intolérance orthostatique ou intolérance à maintenir une position debout longtemps.

Ces critères sont basés sur la définition de l’Institut de Médecine.
Si ces symptômes sont présents au moins la moitié du temps, le syndrome de fatigue chronique devrait être recherché avec des échelles spécifiques et un aménagement du quotidien correspondant au respect de la réserve d’énergie quotidienne.

La pathophysiologie sous-jacente du syndrome de fatigue chronique est toujours à l’étude. Le post-COVID avec le nombre de cas et l’identification de la date de début des symptômes corrélant avec la date de l’infection pourrait aider à mieux comprendre ce syndrome.
 
 

Fibromyalgie et post-COVID ?  

Les symptômes post-COVID, si persistants sur une période au-delà de 3 mois, et après avoir exclu d’autres causes, pourraient remplir les critères de la fibromyalgie et s’intégrer dans cette même pathologie. La fibromyalgie se manifeste par des douleurs persistantes chez les personnes qui en souffrent.  

Un diagnostic de fibromyalgie doit remplir les trois conditions suivantes : 

  • Symptômes douloureux présents depuis au moins trois mois 
  • Douleur et sévérité des symptômes selon échelles validées et administrées par un professionnel de santé 
  • Toute autre cause responsable des douleurs chroniques ostéoarticulaires doit être exclue. 

La pathophysiologie sous-jacente de la fibromyalgie est toujours à l’étude. Le post-COVID avec le nombre de cas et l’identification de la date de début des symptômes corrélant avec la date de l’infection pourrait aider à mieux comprendre ce syndrome. 

Dérégulation du système nerveux autonome ?

Un autre mécanisme pouvant être à l’origine du post-COVD pourrait être la dysfonction du system nerveux autonome (SNA). En effet, la dysautonomie est largement associée au post-COVID et contribuerait à la présence de nombreux symptômes tel que la fatigue, l’hypotension orthostatique, la tachycardie et des troubles digestifs. D’ailleurs, une large étude à montrer qu’une dysfonction du système nerveux autonome était présent chez plus de 2/3 des patient atteints du post-COVID. Cependant, le mécanisme sous-jacent expliquant cette dérégulation reste encore à être élucidé. 

Actuellement, il existe deux grandes hypothèses. La première est que la dysautonomie est directement due à l’infection par le virus SARS-CoV-2 lors de la phase aiguë de la maladie. La deuxième est que la dérégulation du système nerveux autonome serait une conséquence directe de la composante autoimmune du post-COVID. En effet, des autoanticorps ont déjà étaient associés à des dysfonctions autonomiques entrainant des hypotensions orthostatiques ou encore des tachycardies posturales orthostatique. Ainsi, l’émergence d’une autoimmunité latente post-COVID pourrait favoriser la présence d’autoanticorps qui engendraient une dérégulation du système nerveux autonome. Ceci pourrait avoir une conséquence directe sur le système immunitaire et la coagulation, tous deux normalement régulés par SNA, et qui sont significativement altéré dans le post-COVID.
 

Le MIS-C ou PIMS, de quoi s’agit-il ?

Le MIS-C ou PIMS est un syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant (multisystem inflammatory syndrome in children). Il est associé au COVID-19 et est une entité bien distincte du syndrome post-COVID ou COVID long, par son mécanisme physiopathologique, sa présentation clinique, mais aussi sa prise en charge. 

Il s’agit d’une complication rare du COVID, survenant chez les enfants et les adolescents 3-6 semaines après l’infection. Elle se manifeste par une inflammation très importante pouvant toucher plusieurs organes, et dont l’évolution peut être sévère. Les symptômes du MIS-C (PIMS) sont la fièvre et un mauvais état général. Une éruption cutanée, des douleurs abdominales, des diarrhées et une conjonctivite peuvent aussi être présents. En cas de suspicion de MIS-C, il faut consulter rapidement le pédiatre ou les urgences pédiatriques, qui pourront pratiquer des examens complémentaires si nécessaire.

Qu’en est-il des facteurs psychosociaux ?

Il reste important de reconnaître que certains facteurs médicaux et psychosociaux peuvent aussi contribuer à la persistance de symptômes, y compris l’hospitalisation, le manque d’encadrement ou d’accès aux soins. De plus, certains traitements peuvent aggraver des symptômes comme la fatigue ou les troubles du sommeil. Une prise en charge interdisciplinaire est essentielle dans l’encadrement et le suivi des personnes souffrant de symptômes post-COVID.